Boom technologique sur le Bosphore

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50% de la population turque a moins de 32 ans en 2020, joue et consomme online. L’industrie du net turque est en plein boom.

Les fermiers musulmans ne possèdent pas de cochon, et après le succès international du très célèbre Farmville, des jeunes entrepreneurs stambouliotes de la start-up PeakGames ont sauté sur l’occasion et ont créé une version du jeu adapté au marché des pays musulmans : « Happy Farm ». Résultat : 40 millions d’accros ! (de l’Arabie Saoudite à l’Indonésie).

En 2013, elle emploie plus de 200 personnes, avec des web développeurs en Jordanie, dans la péninsule arabique mais aussi à Istanbul et Ankara. Plus de 45 millions de personnes jouent à ses jeux à travers le monde. La moitié d’entre eux se trouvent en Turquie, l’autre en Afrique du nord et au Moyen Orient.

Rina Onur, l’une des fondatrices de la marque, raconte que l’idée d’adapter les jeux en ligne leur est venue, à elle et ses collègues, lors d’un voyage en Egypte, en se rendant compte du peu d’offres par rapport à la demande dans les pays musulmans.

Un autre hit de la marque en Turquie est Okey, une sorte de jeux de dominos turcs auquel on peut jouer en ligne sur les réseaux sociaux et avec ses amis.

Happy Farm dans les pays arabes.

Happy Farm dans les pays arabes.

Le marché des start-up en Turquie explose, et il n’est pas difficile d’en comprendre les causes. Le pays est grand, jeune et s’est adapté en un temps record à l’ère d’Internet. La moitié des 75 millions d’habitants à moins de 30 ans, plus de 45% des Turcs utilisent internet contre 14% en 2006 et seulement 3% en 2000.

La Turquie est aujourd’hui le 6e pays au monde à détenir le plus grand nombre d’utilisateurs Facebook; la plupart des Turcs consomment en ligne en utilisant leurs cartes de crédit; selon la banque d’investissement GP Bullhound, un Turc possède en moyenne 3 cartes de crédit (plus que la moyenne européenne), et le marché dispose encore de place pour s’agrandir.

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Campagne de pub de la banque İŞ BankasI, pour son nouveau produit « Paracod », un systeme de paiement par smartphone.

Plusieurs start-up turques attirent des investissements internationaux :

Alors que Peak Games a levé 20 millions de dollars, General Atlantic, un fond d’investissement américain, a investi 44 millions de dollars dans la société Yemeksepeti, le site le plus connu en Turquie, qui permet aux Turcs d’être livrés chez eux par leurs restaurants préférés (classés par quartiers/villes et catégories).

En 2011, Naspers, l’un des géants du media Sud-Africain a acheté 68% de Markafoni, (site de vente privée de prêt-à-porter) pour 86 millions de dollars.

eBay a racheté 93% de Gitti Gidiyor, l’un site de ventes aux enchères et Kleiner Perkins, Caufield & Byers, ainsi que Tiger Global Management ont investi 26 millions de dollars dans Trendyol, un autre site de prêt-à-porter.

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Demet Mutlu, fondatrice et PDG de Trendyol.

Selon Mustafa Say, le fondateur d’Ilab Ventures (qui détient les 7% restant de Gitti Gidiyor), les start-ups turques ont emprunté les modèles internationaux et les ont adaptés au marché turc.

Les acheteurs payent via un compte séquestre, à partir duquel l’argent est envoyé aux vendeurs (seulement à partir du moment où les marchandises sont livrées, ce qui augmente la confiance des acheteurs).
Sur ce modèle, les clients de Yemeksepeti ne payent pas d’extra pour la livraison et peuvent payer en liquide une fois que la commande arrive sur leur palier.

Pour M. Say, la clé de la réussite turque ne réside pas seulement dans l’importation de fonds et d’idées de l’étranger, mais plutôt  dans les Turcs qui étudient à l’étranger, en particulier dans le système universitaire américain.

La taille du marché turc est un « couteau à double tranchant » selon Numan Numan, un ancien banquier de Goldman Sachs qui travaille maintenant chez 212 (une entreprise de capital risque qui a choisi  comme nom l’indicatif de téléphone du côté Européen d’Istanbul). La taille du pays est un avantage, mais des start-up de plus petits pays, comme Israël et l’Estonie, sont plus aptes à apporter une vision globale que leurs consœurs turques. Sur les six entreprises turques dans lesquelles M. Numan a investi en 2012, il s’attend à ce qu’au moins quatre d’entre elles se développent au niveau régional.

Les groupes internet turcs pensent avoir une bonne base pour s’étendre, spécialement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Peak Games en est peut-être le meilleur exemple, mais bien d’autres groupes veulent leur part du gâteau.

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Nevzat Aydın, l’un des fondateurs de Yemeksepeti.

Les sériés télévisées turques s’exportent dans toute l’Europe de l’est, l’Asie centrale et le Moyen Orient, il en va de même pour la culture turque. En 2013, la Turquie est devenue le second exportateur de séries télévisées après les Etats-Unis. Des sites comme Markofoni et Trendyol comptent utiliser les célébrités du petit écran pour vendre leurs vêtements.

C’est dans l’auditorium de l’Université de Bilgi (Bilgi Üniversitesi) à Istanbul, que 20 start-up turques coachées par Bootcamp Ventures ont présenté leurs projets aux investisseurs venus du monde entier. Des événements du genre sont devenus réguliers : « il y a 6 ans, il y avait trois événements comme ceux-ci par an… maintenant il y en a trois par jour » a dit Didem Altop, la responsable d’Endeavor, une fondation qui encourage  les jeunes entrepreneurs de la Jordanie au Brésil.

La Turquie était un pays où faire appel aux business angels n’était pas très fréquent car ceux-ci étaient bien souvent frileux à l’idée d’investir dans une société sans en détenir les manettes. Mais les choses changent et les personnes de la première génération d’entrepreneurs du net sont devenues les mentors de la génération montante. Au club Galata Business Angel, on croise Mr Numan, Sinan Afra (co-fondeur de Markafoni), le groupe Hsbc et de grands groupes industriels turcs qui veulent profiter de cette montée en puissance du marché 2.0.

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Les Galata Business Angels.

Le gouvernement turc a lui aussi facilité la tâche aux investisseurs en favorisant l’accès au prêt pour les jeunes entrepreneurs, en facilitant les démarches administratives, en allégeant les impôts des start-up, et en créant des Technoparks (des zones exemptées d’impôts pour accueillir toutes ces sociétés).

Toutes ces start-up ne vont pas réussir car la compétition est très dure en particulier dans le milieu de la mode et des sites de e-commerce. Mais certaines auront la chance un jour de connaitre un succès retentissant sur la scène régionale, voir peut-être, internationale.

(Source : The Economist)

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